La banane plantain est un produit de base de l'alimentation de la population ivoirienne. Elle est le 3ème produit vivrier consommé derrière l'igname et le manioc. Pourtant, sa production reste trop faible pour couvrir les besoins alimentaires de la population. En effet, les rendements sont faibles et les parcelles ne peuvent apporter plus de 2 à 3 récoltes à cause d'une forte pression de ravageurs, en particulier à cause du charançon noir du bananier. Ce dernier peut entrainer jusqu'à 40 % de perte de rendement par chutes des régimes avant récolte. Certains producteurs ont recours à des insecticides couteux dont les conséquences négatives sur la santé et l'environnement ont été démontrés. Dans l'optique d'une transition agroécologique de la production de la banane plantain sans pesticide, l'étude avait pour objectif de démontrer l'efficacité d'une méthode de lutte biologique intégrée et innovante contre le charançon noir en culture de bananier plantain pour accroitre la production. Ainsi, trois techniques de lutte que sont: l'utilisation d'une variété de bananier plantain tolérante aux dégâts des charançons noirs en mélange variétal, le test des barrières physiques de protection et l'utilisation d'un champignon entomopathogène comme auxiliaire ont été mises en place en station expérimentale et en milieu paysan. Les résultats ont montré un très faible niveau d'infestation de l'ensemble de la parcelle et une production de régimes de tous les bananiers au premier cycle grâce à des dégâts limités avec le mélange variétal. Les barrières physiques de type bâche, bassine et PVC réduisaient les dégâts du charançon noir. Le piégeage optimisé au champignon entomopathogène (Métarhizium) a réduit les dégâts de charançons et a permis un gain de temps de travail. Cette étude a montré que le bananier plantain peut être cultivé sans pesticides pour lutter contre le charançon noir.