La recherche-développement dans l'agriculture est à la mode : le mot a connu un succès certain. De nombreux auteurs s'y réfèrent ; beaucoup d'opérations s'en réclament. Or, l'examen des textes correspondants montre que le mot recouvre des concepts et des démarches fort différents. Se trouverait-on de nouveau devant un de ces " modes " qui agitent périodiquement le monde des experts en développement ? Des nombreuses opérations de recherche-développement sont nées dans des conditions institutionnelles telles, se sont déroulées suivant des procédures si variables, ont obtenu enfin des résultats tellement différents, que l'observateur extérieur a du mal à en dégager des lignes directrices communes. C'est ainsi qu'on est amené à se demander : si la recherche-développement en milieu rural a des caractéristiques suffisamment déterminées pour qu'on puisse en qualifier la nature de façon péremptoire ? Si la recherche-développement est, ou non, assimilable à un " développement expérimental " (dont il faudrait alors préciser la spécificité) ? Si la recherche-développement a obligatoirement des objectifs caractéristiques ? Si la recherche-développement exige des conditions institutionnelles spécifiques, et lesquelles ? S'il existe une démarche et une méthodologie caractéristiques de la recherche-développement ? Quels sont les principaux apports scientifiques et méthodologiques qu'on peut attendre d'une opération de recherche-développement ? Si l'on peut, en définitive, définir une approche scientifique idéale pour une opération de recherche-développement. C'est cette étude qui constitue, finalement, l'objet de la recherche-développement : quiconque, la réalisant, met en évidence des alternatives " progressistes " apporte une contribution importante aux possibilités de développement.