On cherche à tester en condition réelle la possibilité d'appliquer les modèles de prévision de la valeur en lignées d'un croisement à l'amélioration variétale du cotonnier. Pour prendre en compte l'incidence possible de la compétition pendant le déroulement de la sélection, on a mis en place dans un dispositif au double écartement de "pépinière" (0.9 x 0.9 m) et de "culture" (0.25 x 0.9 m), 5 croisements représentés par les parents et les générations F1, F2, F3 et F5, ces dernières étant constituées par mélange et par échantillonnage de lignées. L'étude porte sur des caractères de production ou de morphologie et sur le pourcentage de fibre. Après s'être assuré de l'absence de dérive génétique pendant la création du matériel expérimental, la non normalité des descripteurs de branches végétatives conduit à interpréter avec prudence les résultats correspondants. L'augmentation de la densité se traduit par la diminution des performances individuelles (production et développement végétatif) et par une amélioration de la production par unité de surface. La contribution des branches végétatives diminue et la production se concentre le long de l'axe séminal. Le nombre de noeuds fructifères baisse et le pourcentage de coulure augmente nettement. La compétition remodèle la plante et modifie tous les paramètres de la production. L'hétérosis moyen est plus marqué à la densité de culture qu'à la densité de pépinière: l'hybride produit 25% de coton-graine en plus à la densité normale contre 13% à la densité de pépinière. Un hétérosis résiduel et fixable est généralement détecté: négatif et de faible niveau, il peut être attribué à une forme d'épistasie de type cis, mais il est sans incidence notable sur la structure de la variance génétique. Rapportés à la moyenne du croisement, les effets d'additivité et d'épistasie restent sensiblement identiques à eux-mêmes pour chaque variable lorsque la densité change. La Dominance entre peu dans la détermination du pourcentage de fibre, du