En pratique, l'expérimentation de matériels à traction animale dans les pays en développement a été principalement technique car orientée vers la conception en réponse à des demandes de constructeurs et de structures publiques diverses (instituts de recherche et de développement agricoles, organismes de régulation...). Elle a peu répondue à la demande des utilisateurs. Les limites et les contraintes de la principale méthode de conception de matériels agricoles "expérimentation-modifications" sont analysées à partir de l'exemple de la mise au point du stériculteur de nématicide au Sénégal entre 1982 et 1987. Ces analyses montrent que la structuration de la démarche de conception est insuffisante et trop souvent liée au rythme des financements accordés. Il en résulte des pertes de temps et d'énergie, et des coûts élevés de mise au point de prototypes. Le CIRAD travaille actuellement à la mise au point de nouvelles méthodes de conception d'équipements agricoles (dont ceux de traction animale) pour les pays du Sud à partir de résultats de recherches en génie industriel menées dans les pays du Nord. La majorité des centres de recherches et d'expérimentation en machinisme agricole dans le monde rencontrent de plus en plus de difficultés pour concevoir et expérimenter des matériels à traction animale. Dans le contexte actuel, la conception devrait être laissée au secteur privé, ce qui permettrait à ces centres de concentrer les ressources sur la mise au point et l'exécution d'essais répondant à la demande des utilisateurs.