La teneur en saccharose du latex de l'hévéa est dépendante d'un certain nombre de facteurs liés au système d'exploitation des arbres. En fonction de la mise en saignée, de la fréquence de saignée, de la position de l'encoche sur le tronc, de la stimulation hormonale et de la saison, la concentration en saccharose du latex subit des variations qui sont le reflet de sa disponibilité apoplastique, de son chargement et de son utilisation in situ. Des corrélations directes sucre-production ont été montrées : à une forte teneur en saccharose correspond une forte production et vice versa. Une étude du chargement intralaticifère du sucre s'est avérée nécessaire afin d'en comprendre le ou les mécanismes. Les résultats in situ (sur l'écorce de l'arbre, par marquage radioactif) que in vitro (sur des fragments de tissus, par des techniques électrophysiologiques) démontrent que le transport du saccharose dans les laticifères est, pour une grande part, de type actif. Il peut être freiné par des inhibiteurs métaboliques (NaF, DNP, VAN, DES), exalté par l'éthylène exogène. Il peut être attribué à une ATPase plasmalemmique créant un gradient électrochimique de protons. Le mécanisme de transport proposé est un co-transport (symport) saccharose-H+, dépendant du fonctionnement de la pompe à protons plasmalemmique, sensible directement ou non à l'éthylène