La double culture constitue l'une des composantes de l'intensification des systèmes irrigués sahéliens. Sa réalisation est conditionnée par l'existence d'une ressource permanente en eau douce, et de variétés adaptées aux variations annuelles de températures. Elle pose aux agriculteurs de multiples contraintes, se traduisant par des retards de calendriers dans l'installation et la récolte des cultures. Certaines sont techniques et liées au choix des variétés, des techniques culturales et des équipements. D'autres relèvent de l'organisation des chantiers agricoles au niveau de l'exploitation comme au projet Retail, ou des organisations paysannes comme dans le delta du fleuve Sénégal. La gestion de la double culture sur un périmètre irrigué se complique quand augmentent le nombre d'acteurs en présence, leur degré d'interdépendance, et la complexité des techniques utilisées. Le projet Retail, où les agriculteurs ont un accès autonome à l'irrigation et à la traction anirnale, présente une situation plus favorable que le delta du fleuve Sénégal où les parcelles sont enclavées et des matériels lourds sont utilisés collectivement. Dans tous les cas les stratégies des agriculteurs vis-à-vis de la double culture sont diverses, et dépendent de leurs capacités en main-d'oeuvre, équipement et terres. Développer ce système de culture suppose d'agir sur plusieurs fronts, tels que l'amélioration variétale, la mise au point d'aménagements et de techniques procurant plus de souplesse, et l'utilisation de démarches de conseil pouvant aider les agriculteurs et leurs partenaires à concevoir de nouvelles modalités d'organisation du travail.