Le modèle de développement agricole mis en oeuvre en particulier à partir de la fin des années 70, sur la rive gauche du fleuve Sénégal, comportait tous les ingrédients pour aboutir à une révolution verte de type asiatique. Il peut être qualifié d'administré et de moderne en faisant référence d'une part à l'intégration verticale complète de la filière rizicole par l'Etat, d'autre part à la modernité des techniques et du matériel végétal vulgarisé et au caractère moderne que constitue l'utilisation importante de capitaux. Mais les résultats obtenus sont restés largement inférieurs aux prévisions, aussi bien en termes de superficies aménagées et de rentabilité économique des investissements réalisés que de contribution à la satisfaction des besoins nationaux en riz. Au modèle administré se substitue progressivement un modèle libéral qui aura pour effet une croissance importante des superficies aménagées et rizicultivées mais dont les limites en termes de viabilité écologique et économique vont apparaître rapidement. Cette communication décrit le modèle de développement et ses limites, puis le modèle alternatif mis en oeuvre et ses effets, pour terminer par quelques remarques sur les perspectives de développement de cette région et le rôle primordial que doit jouer l'Etat