Avec plus de 50 000 t importées en 1995, la Côte d'Ivoire est le premier pays importateur d'oignons (Allium cepa L.) d'Afrique de l'Ouest. Cependant, son climat, globalement défavorable à cette culture, ne permet pas d'envisager d'accroître la production nationale. L'exploitation de types traditionnels d'échalotes (A. cepa var aggregatum) pourrait permettre de pallier ce problème. Des enquêtes économiques portant sur le comportement des commerçants et consommateurs d'Abidjan vis-à-vis de l'échalote ont été menées de 1994 à 1996. Par ailleurs, une prospection a permis de collecter 23 écotypes d'échalotes locales qui ont été étudiés en parcelle expérimentale en 1995. En complément, la production de certaines descendances sexuées issues de la pollinisation libre de sept de ces écotypes a été analysée en 1997. Les échalotes peuvent remplacer l'oignon importé d'août à décembre, mais elles ont une image de produit "rural" et sont peu consommées en ville. Leur faible volume commercialisé fait monter leur prix. Enfin, la taille réduite de leurs bulbes dissuade certains consommateurs. Parmi les 23 écotypes étudiés, six ont associé cycle court et fort rendement. Les analyses agromorphologiques ont révélé quatre écotypes propices à la floraison. Les plants issus de semences ont produit des échalotes de grande taille, mais la couleur blanche de certains des caïeux récoltés ne correspond pas à la demande des consommateurs nationaux. A partir de ces résultats, la culture de certains écotypes à cycle court et forts rendements pourrait être encouragée de même que celle de plants d'origine sexuée aptes à produire des caïeux de bonne dimension et moins favorables à la transmission de maladies d'un cycle de production à l'autre.