La situation alimentaire à Dakar s'est dégradée depuis 10 ans. Dans le même temps, l'agriculture périurbaine régresse en superficie du fait de l'extension du foncier bâti et du non respect des zones non constructibles. Les zones d'approvisionnement de Dakar s'éloignent et les coûts de transport représentent plus de la moitié des coûts de commercialisation des produits horticoles et animaux. Enfin, les importations se développent pour de nombreux produits, comme l'oignon, la pomme de terre, les produits laitiers et avicoles. Dans un souci de sécurité alimentaire, il est particulièrement stratégique d'augmenter la contribution de l'agriculture périurbaine à l'approvisionnement de Dakar. Afin que les opérateurs puissent mieux cibler le marché de Dakar et conduire leurs activités de manière pérenne, il est important que leurs activités s'inscrivent dans des cadres de concertation rassemblant les professionnels, capables de dialoguer avec les autorités politiques. A l'heure actuelle, la volonté de constitution d'organisations professionnelles est manifeste, mais celles-ci sont surtout mobilisées dans la définition d'objectifs généraux en matière de politique, et aucune n'est spécifiquement ciblée sur les activités périurbaines. En outre, la concertation la plus opérationnelle est celle où les acteurs disposent d'éléments fiables d'appréciation relatifs à la situation qui les concerne, notamment en termes de compétitivité. La discussion autour d'objectifs et de diagnostics partagés est à la base de mise en oeuvre de stratégies efficaces de résolution des problèmes identifiés. Or, les données actuellement disponibles sont fragmentaires et souffrent de continuité dans la collecte, et de non accessibilité par les opérateurs. Le projet d'observatoire des filières horticoles élaboré dans le cadre d'une collaboration CIRAD/ISRA va dans le sens de la mise en place d'un cadre d'échange d'informations et d'analyses concertées sur les filières périurbaines.