Depuis la fin des cultures de coton et de sisal, la pomme de terre constitue la dernière production de rente de l'Agreste de la Paraiba. L'article analyse la crise actuelle de cette culture et examine les alternatives de valorisation économique. L'étude de la filière régionale de la pomme de terre a été réalisée via un diagnostic participatif. Etant donnée l'échelle du bassin de production et l'absence de statistiques sûres, la plupart des informations a été recueillie parmi les divers acteurs de la filière. Quelques alternatives quant aux systèmes techniques de production et à la valorisation du produit ont été identifiées. Elles ont donné lieu à des expérimentations en conditions réelles, conduites par des groupes d'agriculteurs-expérimentateurs appuyés par les Syndicats de Travailleurs Ruraux et l'ONG ASPTA. Les premières conclusions recommandent une valorisation des attributs régionaux de la patate de la Paraiba: recours minime aux pesticides et possibilité de production organique, savoir-faire localisé pour les cultures associées, réduction des coûts de production via des innovations en matière de fertilisation (fumier et engrais verts). Dans le contexte de crise de la production locale (sécheresses répétées) exacerbée par la concurrence dans le cadre du Merscosul, les rares alternatives identifiées militent pour un appui à la valorisation des spécificités territoriales de la pomme de terre et de son système de production régional.