Chez le hêtre, aucun caractère morphologique externe permettant d'appréhender de manière continue l'évolution graduelle d'un individu d'un stade juvénile végétatif vers un stade adulte florifère n'a été mis en évidence. Les seuls éléments mentionnés sont la marcescence, révélateur d'un état juvénile et la floraison attestant de l'entrée dans la phase adulte. Cependant, chez de jeunes arbres croissant en milieu forestier ombré, aucun de ces marqueurs n'est visible, puisque la marcescence ne s'exprime plus et que les arbres sont trop jeunes pour fleurir. L'objectif de l'étude est de mettre en évidence un ou plusieurs marqueurs morphologiques externes du degré de différenciation chez le hêtre. Cette tentative consiste en une description simultanée de l'architecture des arbres et de leurs unités de croissance (u.c.) courtes feuillées d'1 an. L'analyse révèle que la morphologie des u.c. courtes évolue en fonction de leur localisation dans la plante, de l'âge de la plante et de l'environnement dans lequel celle-ci se développe. L'analyse révèle aussi que cette évolution est en rapport direct avec la croissance en hauteur des arbres, mais aussi et surtout avec le degré de complexité qu'ils atteignent au cours de leur développement. L'évolution des u.c. courtes constitue une échelle sur laquelle certains caractères qui traduisent des potentialités internes de la plante (marcescence, floraison), peuvent être repérés.