"Sortir des sentiers battus", les producteurs-exportateurs de Côte d'Ivoire en ont fait leur maxime. Les Journées OCAB/Partenaires des filières ananas-banane-mangue 1999 ont été profondément remaniées. Plutôt qu'à programmer des campagnes d'exportation, les professionnels se sont vus conviés cette année à réfléchir à l'organisation et à l'avenir de leurs filières. Il est vrai que les sujets de réflexion ne manquent pas : incertitude pesant sur les futures conditions d'accès au marché européen de la banane ivoirienne, mise en place d'une nouvelle organisation de mise en marché de l'ananas qui pourrait garantir une juste rémunération aux producteurs-exportateurs, position de la mangue d'Afrique de l'Ouest sur le marché européen. Un trimestre après l'entrée en vigueur dans l'Union européenne (UE) de la réforme de l'Organisation Commune des Marchés de la Banane (OCMB), l'arbitre du commerce international, la toute puissante Organisation Mondiale du Commerce (OMC), met un terme aux espoirs des pays ACP exportateurs de banane, Côte d'Ivoire et Cameroun notamment. En mars 1994 puis en octobre 1995, FruiTrop se faisait l'écho des réformes qui devaient permettre une relance du secteur de l'ananas. Quatre ans après, le bilan est mitigé : les volumes ont largement augmenté mais les prix ne se sont pas redressés et la qualité manque cruellement de régularité. Une restructuration de la filière est de nouveau à l'ordre du jour. Depuis 1994, date à laquelle les exportations de mangue de Côte d'Ivoire ont atteint, pour la première fois, les 5 000 tonnes, il est difficile de dégager une tendance de fond. Chaque campagne est atypique, qu'il s'agisse des volumes ou des prix. Elle apporte son lot de bonnes surprises (valorisation exceptionnelle de la variété 'Amélie' en 1998) et de déconvenues (décalage considérable entre prévisions et réalisations pour la variété 'Kent' en 1996).