La Méso-Amérique a une forte expérience des systèmes de culture avec des plantes de couverture (SCPC). Certains sont traditionnels, avec des légumineuses comestibles (phaseolus coccinus, P. Lunatus, Vigna unguiculata, Vigna umbellata); d'autres sont plus récents, à base de plantes de couverture proprement dites (Mucuna deeringianum, Canavalia ensiformis). On les rencontre des tropiques humides aux semiarides, en zones alluviales planes ou subtropicales d'altitude (plus de 2 000 m d'altitude, 70 à 100 % de pente). Les plantes de couverture sont associées au maïs dans les petites exploitations ; on les trouve aussi dans les plantations citricoles ou dans les plantations industrielles de palmier à huile et de bananier. Les organes officiels de développement ont peu diffusé ces techniques. L'impact des plantes de couverture, dans les meilleurs cas (nord du Honduras), a été remarquable : doublement ou triplement des rendements, taux réduits de maladies et de ravageurs, contrôle quasi total de l'érosion, réduction des adventices, diminution des coûts, augmentation de la fertilité du sol. Certains SCPC ont permis la fixation de l'agriculture là où se pratiquait le défriche-brûlis. Mais les conditions favorables aux plantes de couverture ne sont pas toujours réunies : l'insécurité d'accès à la terre, le coût de celle-ci dès que la pression foncière s'accentue, le manque d'utilisation des plantes de couverture en alimentation humaine ou animale freinent l'adoption. Aujourd'hui, des efforts concertés sont en cours pour systématiser l'information accumulée, la rendre accessible, diversifier l'offre de semences.