Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les opérations d'aménagement dans le delta du fleuve Sénégal se sont succédé à un rythme irrégulier et selon différents modèles techniques. Mais les options de développement, caractérisées par une gestion étatique et la promotion d'une riziculture intensive et mécanisée, n'ont pas varié jusqu'à la fin des années quatre-vingt. Les résultats obtenus sont restés bien en dessous des objectifs fixés, aussi bien en termes de superficies aménagées que de contribution à la satisfaction des besoins nationaux en riz. La fin des années quatre-vingt est marquée par un changement important des orientations en matière de politique de développement de la riziculture. Le désengagement de l'Etat de la filière, la mise en service des barrages et des conditions économiques favorables se sont traduits par une très forte progression des superficies aménagées et rizicultivées, à mettre au crédit d'un secteur privé dynamique. Mais cette expansion pose des problèmes en termes de dégradation du potentiel productif et de rentabilité économique. De même, le transfert de la gestion des grands aménagements hydro-agricoles de l'Etat aux associations d'usagers n'est pas une condition suffisante pour en garantir la pérennité. Bien que l'Etat ait établi un programme de développement à long terme et un schéma d'aménagement qui prévoient la mise en culture annuelle de 65 000 ha de riz dans le delta, le devenir de la riziculture dans cette zone reste encore incertain. Son développement est lié à la mise en oeuvre des mesures d'accompagnement des programmes à long terme et à des critères économiques (rentabilité des investissements, évolution des prix, compétitivité du riz local par rapport au riz importé).