Chez le bananier, la mise en place graduelle des fleurs femelles, hermaphrodites et mâles semble obéir à un certain déterminisme encore mal connu. En préliminaire à des études plus approfondies sur les mécanismes impliqués dans la transition florale, des observations sur l'enchaînement et le développement des fleurs ont été faites chez plusieurs variétés de bananiers. Trois cultivars du sous-groupe 'Plantain' ('AAB'), un cultivar du sous-groupe 'Cavendish' ('AAA') et une variété sauvage ('BB') ont été observés. La composition florale des assises florifères, le nombre de mains et de doigts, le niveau d'apparition de la transition florale sur l'inflorescence et la fréquence d'expression de la main hermaphrodite ont été notés. Un coefficient a été utilisé pour quantifier les séquences observées. La transition florale chez les bananiers s'opère soit directement (TrD) en passant des assises florifères femelles à des assises mâles, soit progressivement (TrP) en formant des assises hermaphrodites intermédiaires. Pour une population donnée, le rapport entre le nombre de TrD et le nombre de TrP semble surtout dépendre de la variété. Le type de matériel planté pourrait aussi influencer ce rapport. La mise en place des différents types de fleur au cours de la morphogenèse florale du bananier serait le lieu d'interactions de divers flux hormonaux et/ou d'un désordre physiologique dont l'amplitude déterminerait le mode et le niveau de la transition florale. L'étude des influences hormonales sur la mise à fleur du bananier devrait être encouragée.