Le risque de transmission des maladies vectorielles est directement lié à l'intensité des rencontres entre arthropodes infectés et hôtes définitifs. L'approche suivie au Burkina Faso pour étudier les trypanosomoses bovines, dans une zone agropastorale de 1 200 kilomètres carrés, repose sur l'exploration des interfaces spatiales entre ces deux éléments du système pathogène par l'intégration de données spatialisées multi-sources dans un SIG (système d'information géographique). Il est alors indispensable de connaître l'espace fréquenté par les bovins, donc d'intégrer leurs déplacements dans les représentations cartographiques. Lors d'un recensement exhaustif et géoréférencé des bovins (basé sur des enquêtes dans les concessions), deux points remarquables ont été relevés: les parcs de nuit et les points d'abreuvement de fin de saison sèche. Les déplacements quotidiens des bovins à cette période sont modélisés à partir de ces points de passage obligatoire. Pour chaque troupeau, un polygone a été tracé autour de la ligne reliant ces points. Ces polygones ont été validés par des suivis de parcours. Ils ont ensuite été projetés sur une grille de quadrats de 0,25 kilomètres carrés. Les représentations obtenues correspondent à l'espace fréquenté par les bovins. Elles peuvent être mises en relation avec l'espace occupé par les glossines pour identifier les zones d'interfaces. Par ailleurs, cet espace des bovins, croisé avec des informations d'autre nature (économiques, environnementales, humaines), peut également être utilisé pour le diagnostic des systèmes de production et servir pour des choix raisonnés d'intervention.