En raison de ses rôles structuraux, énergétiques et de transport minéral, la matière organique conditionne largement, par sa dynamique, la productivité, mais aussi la viabilité des écosystèmes, et cette prévalence est particulièrement forte dans les espaces ruraux traditionnels africains. En Afrique de l'ouest, le recyclage de la matière organique produite in situ conditionne fortement la fertilité biologique, physique et chimique des sols. L'étude vise à définir, sur un terroir agro-pastoral du sud-Sénégal, l'origine et le devenir des flux de matière organique d'origine animale, à les quantifier, et enfin à évaluer leur impact sur la production des agrosystèmes céréaliers auxquels ils bénéficient. Le parcage est généralement bien localisé en proximité des concessions. Les disparités sont fortes entre concessions et selon la culture menée à la suite du parcage. Les céréales bénéficient de 95% de la fumure. Rapporté à la surface, le maïs bénéficie de la plus forte fumure, deux fois plus que le mil et le sorgho. La jachère est peu parquée. La divagation sur la zone de culture concerne surtout les zones proches du village. Les animaux fréquentent plus volontiers les parcelles de leur propriétaire lorsque l'effectif du troupeau est faible. Les précédents culturaux les plus recherchés sont le mil et/ou le maïs. Au total, les trois troupeaux suivis ont prélevé 146 t de matière organique et en ont restitué 34 par voie fécale lors de leur divagation, dont près des deux tiers sur des antécédents "cultures". La distribution temporelle de ces transferts durant la saison sèche varie selon les unités de gestion