Au Burkina Faso, les biotopes préférentiels des glossines ripicoles (Glossina tachinoides et G. palpalis gambiensis) ont été finement décrits par le passé. Mais le milieu est actuellement soumis à une forte pression anthropique et les habitats naturels des glossines sont modifiés de manière directe ou indirecte par les activités humaines. Le travail présenté ici compare les résultats de deux enquêtes entomologiques réalisées à 15 ans d'intervalle sur plus de 120 km de réseau hydrographique. La répartition géographique des insectes a évolué. Selon les situations, les densités ont augmenté ou au contraire diminué.. Sur un des principaux affluents, G. palpalis gambiensis a même disparu. Ces variations sont reliées aux modifications dans l'occupation du sol, révélées par des images diachroniques de télédétection à haute résolution. Il ressort que l'implantation des parcelles cultivées à proximité des galeries forestières favorisent la dégradation des formations végétales riveraines avec pour conséquence la diminution des glossines. Cependant des caractéristiques morphopédologiques limitent par endroit l'installation des cultures en bordure de rivière, et les implantations humaines sont alors favorables pour les populations de vecteurs. La pression anthropique ne se traduit ainsi pas toujours par la régression des glossines ripicoles. Finalement ces résultats montrent la diversité des situations existantes et l'importance de l'échelle d'observation pour les études de répartition des vecteurs.