Le conflit homme / jaguar au Pantanal brésilien
Chardonnet P., Jori F., Gaidet-Drapier N.. 2000. Montpellier : CIRAD-EMVT, 46 p.. numero_rapport: CIRAD-EMVT N° 056-00.
Avec ses 14 millions d'hectares, le Pantanal brésilien est de très loin le plus vaste marais du monde et, avec sa faible densité humaine rurale (inférieure à 1 habitant/km2), il a conservé une grande part de son caractère sauvage, ainsi qu'une diversité et une abondance fauniques exceptionnelles. L'activité économique s'y résume quasiment à la monoproduction du bétail en extensif qui se trouve confrontée à la contrainte de la prédation par le plus grand félin sud-américain, le jaguar (Panthera onca) et en l'occurrence le plus massif de tous les jaguars, celui du Pantanal (P. o. palustris). La législation brésilienne est telle que toute utilisation durable consommatrice de faune est interdite, même si le pays a ratifié la Convention Internationale sur la Biodiversité [dite Convention de Rio !] qui prévoit pourtant expressément cette forme de valorisation des ressources naturelles renouvelables. Pour protéger leur bétail contre les dégâts du jaguar, les éleveurs ont traditionnellement toujours eu recours à la chasse, maintenant illégale. Une évaluation rapide sur le terrain, doublée d'un examen de la bibliographie, confirme la réalité du problème posé par le jaguar, mais révèle aussi que le jaguar a tendance à être accusé de manière indiscriminée : dans de nombreux cas, d'autres facteurs de mortalité du bétail interviennent et le puma (Felis concolor) cause souvent plus de dommages que le jaguar. D'autres conflits sont associés au problème : - celui qui oppose les communautés rurales exposées au problème avec les écologistes urbains qui en sont à l'abri, - et celui qui divise les conservationnistes entre les "pragmatiques" partisans d'une valorisation positive du jaguar et les "émotionnels" qui prônent une protection exclusive de l'espèce. Une revue exhaustive est effectuée de la gamme de mesures potentielles pour résoudre le conflit : une première série de méthodes permet de réduire les facteurs de risque, une deuxième série permet de changer l'attitude des éleveurs
Mots-clés : brésil
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Rapport de mission
Agents Cirad, auteurs de cette publication :
- Gaidet-Drapier Nicolas — Es / UMR SENS
- Jori Massanas Ferran — Bios / UMR ASTRE