Situation actuelle de l'hybridation somatique chez le bananier (Musa ssp)
Assani A., Haïcour R., Bakry F., Foroughi-Wehr B., Carreel F., Jenny C., Akogo Assogbavi Y.. 2001. In : Hamon Serge (ed.). Des modèles biologiques à l'amélioration des plantes. Paris : IRD, p. 778-779. (Colloques et séminaires / IRD). Journées scientifiques du réseau AUF "Biotechnologies végétales : amélioration des plantes et sécurité alimentaire". 7, 2000-07-03/2000-07-05, Montpellier (France).
L'application des méthodes classiques d'amélioration génétique est souvent entravée chez le bananier par des phénomènes de stérilité. Parmi les méthodes non conventionnelles pouvant appuyer les progrès de sélection, l'hybridation somatique est envisagée afin de contourner les obstacles qui peuvent se présenter lors des croisements sexués. Le matériel végétal utilisé pour la production de protoplastes recouvre un panel de génotypes haploïdes, diploïdes et triploïdes. Les protoplastes utilisés proviennent soit des cals, soit des gaines foliaires, soit de vitroplants soit de suspensions cellulaires embryogènes. Deux méthodes de fusion de protoplastes ont été utilisées : une méthode chimique (PEG) et une méthode électrique. Dans les deux cas, il a été observé des fusions binaires en nombre suffisant pour qu'elles puissent être exploitées. Après le processus de fusion, les protoplastes sont mis en culture à forte densité (106/ml) sur couche nourricière, constituée de cellules de bananiers en division active durant trois semaines. Un transfert sur milieu de régénération augmente significativement le taux de formation d'embryons. Les taux de survie des combinaisons utilisant des protoplastes de feuilles ou de cals ne permettent pas pour l'instant leur exploitation. Des diverses fusions réalisées entre protoplastes issus de suspensions embryogènes, il a été obtenu des plantes tétraploïdes (2X + 2X) ; pentaploïdes (2X + 3X), hexaploïdes (3X + 3X). Leur détection a été réalisée essentiellement par cytométrie de flux. La nature hybride de ces plantes est en cours de caractérisation morphologique après plantation au champ et études moléculaires réalisées au Cirad. Outre l'intérêt pratique de la méthode, la fusion de protoplastes devrait permettre à terme une meilleure compréhension de la génétique cytoplasmique ainsi qu'une meilleure approche de l'interaction des compartiments nucléaires et cytoplasmiques chez les bananiers.
Mots-clés : musa; hybridation somatique; méthode d'amélioration génétique; polyploïdie; haploïdie; protoplaste; fusion de protoplastes; numération cellulaire
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Communication de congrès
Agents Cirad, auteurs de cette publication :
- Carreel Françoise — Bios / UMR AGAP
- Jenny Christophe — Bios / UMR AGAP