Des études sont menées depuis 1992 à Bobo-Dioulasso par les équipes du CIRDES et de l'IRD pour caractériser le milieu pastoral du terroir de Kourouma: cartographie et inventaire des espèces herbacées et ligneuses. Elles ont été complétées par d'autres, se rapportant à l'utilisation de la ressource: suivis de troupeaux au pâturage et enquêtes sur les usages. Les photos aériennes prises entre 1952 et 1994 montrent une augmentation de 3,5 à 26,1% des surfaces cultivées, dont seulement 2,2% de jachères. Dès 1994, le terroir était proche de la saturation. Cette année là, on observe des phénomènes comme la dénudation des sols près des lieux de stationnement, l'embroussaillernent et la disparition des herbes pérennes des parcours. C'est une charge animale trop élevée, et surtout localisée, qui entraîne cela. En saison sèche froide, la charge est très forte, 1,30 hectares par UBT, mais l'apport des résidus agricoles est important; En saison chaude elle est moins élevée (3,84 ha / UBT), grâce surtout à l'espace disponible, car à cette période le pâturage naturel a une valeur fourragère médiocre. Cette situation résulte des pratiques des populations. Pour les autochtones Sénoufo, la dispertion des champs réduit l'espace pastoral et, la mauvaise conduite des troupeaux entraîne un surpâturage; Pour les migrants Mossi, l'élevage exploite un espace restreint autour des cultures; Les éleveurs Peul, également d'origine migratoire, échappent momentanément à la diminution d'espace pastoral, avec la transhumance. Une recherche participative, pourrait orienter les actions à entreprendre pour remédier à cette situation.