Au Nord-Cameroun, l'élevage est un secteur en pleine évolution. L'augmentation combinée des superficies cultivées, et des effectifs d'animaux, entraîne une pression croissante sur les ressources pastorales, des conflits de plus en plus fréquents entre éleveurs et agriculteurs, et une dégradation de la fertilité des sols. Depuis plusieurs décennies, intégrer l'élevage dans les exploitations agricoles est un thème récurrent du développement agricole à cause de la baisse de fertilité des sols cultivés et de la réduction des espaces pastoraux. Cette intégration, principalement une préoccupation des agronomes, vise la production de fumure organique et l'amélioration de la productivité du travail par la traction animale. La Sodécoton (Société de développement du coton) et les services du Ministère de l'Agriculture, puis plus récemment le DPGT (projet de développement paysannal et de gestion de terroirs) mettent l'accent sur ces thèmes. Malgré leurs efforts, la production de la fumure organique connaît une diffusion limitée. Aussi, depuis trois ans, le DPGT a fait évoluer son action sur l'intégration agriculture-élevage vers le conseil aux exploitations agricoles possédant les bovins de trait. L'accent est mis sur la valorisation des produits de cet élevage (embouche, lait, travail...); la fumure organique n'apparaissant que comme un sous produit. L'échantillon est composé d'une centaine d'agroéleveurs possédant la traction animale et des moyens de transport. Dans cette opération, les agents du DPGT (zootechniciens de secteur) ont mis l'accent sur le suivi sanitaire des bovins et l'introduction des innovations (parcs améliorés, étables fumières, mucuna associé au maïs...). Ils ont peu développé les activités de conseil : la moitié d'entre eux a participé à la mise en place des projets d'élevage en stabulation des paysans, et le quart a discuté des programmes d'affouragement en saison sèche avec les agro-éleveurs. [...] Passer au conseil à l'élevage, demande aux personnels