Les exploitations agricoles des cinq terroirs PRASAC du Nord Cameroun ont été recensées en 1999, 2000 et 2001. En 2000-2001, 922 exploitations agricoles (4 950 individus, 2 870 actifs) ont cultivé à Balaza Domayo, Fignolé, Gadas, Mafa Kilda et Mowo. Ces recensements ont permis la création d'une base de données. L'exploitation moyenne, essentiellement céréalière et cotonnière, est atomisée (5 à 6 personnes pour 3 actifs) car les garçons et les filles se marient jeunes, et créent leur propre exploitation à cette occasion. La superficie cultivée est réduite (2,3 ha) et stable d'une année à l'autre. L'élevage progresse lentement. La productivité du travail demeure faible (0,7 à 0,8 ha/actif), mais les échanges de travail entre exploitation (traction animale, main d'oeuvre salariée, entraide) sont très répandus. La saison agricole étant relativement courte (mai à décembre), souvent le CE et les membres de l'exploitation ont des activités extra-agricoles pendant la saison sèche. Les rendements observés (coton, mais, sorgho, muskwari, arachide coque...) sont relativement faibles. En 2000/2001, par personne et par an, le bilan économique (valeur des productions, moins les charges d'intrants et de travail) est estimé à 70 000 Fcfa, et la production en céréales à 2 10 kg. La valeur monétaire des productions provient de l'agriculture (82%), des activités extra-agricoles (11%) et de l'élevage (6%). Ceci signifie des productions et des revenus concentrés sur une ou deux courtes périodes dans l'année. Cette situation demande une gestion rigoureuse des stocks des produits végétaux et de la trésorerie, véritable "casse-tête" pour les chefs d'exploitation. Entre les terroirs, des différences sont notées dans l'utilisation des outils et facteurs de production, mais aussi sur les rendements. Certains recourent plus à la main d'oeuvre salariée, d'autres aux prestations payantes de traction animale, d'autres à l'entraide pour la main d'oeuvre et les attelages. L'utilisation de la fumure