Quelles que soient les conditions pédoclimatiques dans lesquelles le palmier à huile est cultivé, l'apport d'engrais se révèle indispensable pour atteindre le potentiel de croissance et de production. Il est également nécessaire au maintien et à l'amélioration de la fertilité des sols. Le palmier à huile valorise généralement des doses d'engrais élevées, si bien que cette composante peut représenter plus de 60% des coûts de maintenance de la culture et plus de 30% des coûts totaux de production. Toute erreur de jugement peut donc affecter significativement la profitabilité de l'opération. L'agronome dispose de méthodes scientifiques pour la gestion de la nutrition minérale donnant des résultats très satisfaisants lorsque appliquées avec rigueur. A ce jour, l'équilibre entre les outils d'observation disponibles et les paramètres économiques a conduit à une gestion généralement spécifique à l'échelle de la parcelle. Mais l'hétérogénéité spatiale du milieu liée par exemple au sol ou au régime hydrique se traduit parfois par une inadéquation des recommandations dans certaines zones, pouvant résulter en l'apparition de taches de palmiers présentant des symptômes de carence minérale. La reconnaissance, l'identification et la correction de ces situations font appel en premier lieu à l'expertise visuelle du planteur, confirmée ensuite par les analyses en laboratoire. Il faut garder à l'esprit qu'une même déficience minérale peut parfois s'exprimer par des symptômes variant en fonction des conditions écologiques, du matériel végétal, et des équilibres entre éléments minéraux. L'objectif de ce livret est de mettre à la disposition du planteur les informations essentielles à l'identification des symptômes de carences minérales rencontrés lors de ses visites en champ.