Dans les montagnes au nord du Vietnam, du fait de la croissance démographique, de la diminution de la durée de la jachère, des changements dans les modes d'allocation des terres et de la pression du bétail, les systèmes traditionnels d'abattis-brûlis ne peuvent plus supporter une agriculture durable. L'ensemble des impacts négatifs sur les propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols, ainsi que sur l'enherbement oblige à l'abandon des parcelles cultivées en riz pluvial sur sols ferralitiques après 4 ou 5 années. De plus, ils sont fortement préjudiciables à l'environnement et aux infrastructures (déforestation, érosion, diminution de la biodiversité, recours aux intrants chimiques). On assiste donc à un renforcement de la précarité d'une population montagnarde déjà défavorisée. Depuis 1999, les travaux conduits par le projet SAM ont consisté à adapter aux conditions locales des systèmes de culture en semis directs sous couverture végétale (SCV) mis au point par ailleurs (Brésil, Madagascar...). Ils combinent différents niveaux de technicité requise de la part des agriculteurs pour la constitution et la gestion des couvertures végétales. Ces dernières sont réalisées à partir de paillage, soit importé, soit produit sur place lors d'associations ou de rotations culturales. Ces techniques sont en voie d'adaptation à une large gamme de situations en incluant les producteurs les plus pauvres. De plus, elles sont respectueuses de l'environnement tout en étant économiquement attractives. Elles permettent: (i) une protection du sol contre l'érosion, (ii) la restauration de sa fertilité par le recyclage des éléments nutritifs et la réactivation des processus biologiques, (iii) une réduction des temps et de la pénibilité du travail (diminution de l'enherbement et du travail du sol), (iv) la diversification des cultures et leur meilleure intégration avec l'élevage (par la valorisation fourragère des couvertures végétales), la forêt et les plantations, avec pour conséq