Malgré la crise cotonnière actuelle caractérisée par des conditions moins favorables de production pour les paysans, et des incertitudes sur l'avenir, le coton demeure une culture essentielle dans les systèmes de production du Nord-Cameroun. En zone cotonnière, il est cultivé par 9 exploitations sur dix, il occupe 1/3 de l'assolement, et il contribue pour environ 60% au revenu monétaire des exploitations. La privatisation de la filière cotonnière envisagée et la morosité du marché mondial du coton posent avec acuité le problème des conditions du maintien de la culture cotonnière dans les exploitations, et de ses conséquences sur l'économie de la région, et sur les populations rurales. Cette étude apporte des éléments de réponse sur la place du coton dans les systèmes de production, et sur la perception des paysans de l'évolution des conditions de production du coton. [¿] L'étude des systèmes de production basés sur le coton, permet de différencier quatre groupes qui montrent que les producteurs sont inégalement " armés " face aux mutations de la filière cotonnière. Un premier groupe (Type A) recherche la satisfaction de ses besoins alimentaires et accessoirement d'avoir un peu de revenus monétaires. Les stratégies adoptées sont alors "défensives" dans la mesure où les exploitations réagissent dans une optique de diminution des risques face aux mutations économique. Un deuxième groupe (Type B, C, D) est dans la logique de capitalisation et d'accumulation productive qui conduit à adopter des stratégies "offensives" consistant en la recherche de la diversification des revenus par l'augmentation du profit et/ou de la productivité des différents facteurs de production. Ce qui leur permet d'alléger leur dépendance vis-à-vis du coton et de minimiser les risques du marché. Pour les paysans, le coton est une culture "obligatoire" au coeur des stratégies paysannes malgré les contraintes et les incertitudes dans la filière cotonnière. Cependant à travers la perception de l'évo