Cette contribution analyse l'impact du niveau d'action collective sur: i) la réalisation d'investissements de Gestion des Ressources Naturelles (GRN), tels que la construction de cordons pierreux pour la lutte contre l'érosion et la reforestation, ii) ainsi que sur l'efficience de ce travail collectif. Cette analyse se base sur des données d'enquête récoltées en 2000 dans 78 villages du Nord Est du Burkina Faso. La capacité générale à coopérer de chaque communauté est d'abord recouvrée à l'aide d'indices d'action collective agrégeant plusieurs indicateurs de performance des organisations villageoises (nombre d'organisations par ménages, nombre de rencontres, taux de participation aux rencontres, nombre de règles et d'activités de GRN). Ces indices d'action collective sont ensuite appliqués avec succès aux différentes phases du processus de décision communautaire : l'implication dans les activités de contrôle de l'érosion et de reforestation, la planification et l'organisation du travail collectif, et nous permettent d'expliquer de plus forts taux de participation à ces activités. Enfin, nous montrons que si une plus grande participation conduit à un meilleur taux de réalisation, le travail n'est pas efficient à la marge. Ce dernier résultat dévoile la nécessité d'une meilleure compréhension des mécanismes d'organisation du travail et des anticipations des comportements individuels afin de dégager des arrangements institutionnels susceptibles de limiter ce 'gaspillage' de bonnes volontés.