Le protocole de Kyoto prévoit, par le Mécanisme de Développement Propre (MDP), l'instauration d'un marché du carbone intéressant les pays en développement, sous la forme de projets énergies renouvelables, puits de carbone, ou filières de substitution. Les certifications de réduction d'émission (CREs) ne sont accessibles à la filière cocotier, pour la première période d'engagement (2008-2012), que via les projets énergies renouvelables (huile de coco, biodiesel, énergie de la biomasse) ou le remplacement de vieilles cocoteraies improductives par des projets de reforestation de type puits de C. Pariant sur l'éligibilité future et plus large des plantations pérennes, telles celles de cocotier pour les projets puits de C, le CIRAD a engagé depuis 3 ans des recherches au Vanuatu sur les stocks de C dans des chronoséquences de plantations, partant des milieux de référence alternatifs (forêt secondaire, jardin, pâturage, plantation mixte) et les comparant à des plantations de différents âges. Les stocks de C, N ont été évalués dans la biomasse par dosages et allométrie et dans le sol par NIRS (Near Infra Red Reflectance Spectrometry). On a observé systématiquement une perte de 10 à 40% de MO dans les horizons superficiels du sol, suite au remplacement des forêts. La perte s'opère surtout aux stades initiaux de la plantation, puis les teneurs se maintiennent. Il existe d'importants gradients horizontaux de teneur en MO dans les plantations, entre les lignes de vidange et les lignes andainées en litières. La gestion raisonnée des phases initiales de plantation ainsi que celle de l'abondante litière des cocotiers (> 80% de la productivité primaire nette, NPP) devrait permettre de minimiser ces pertes observées. Les systèmes cultivés traditionnels du Vanuatu incluent une phase de jachère après la mise en culture. Le maintien des jachères s'avère essentiel pour une gestion durable des exploitations. Une plantation de cocotiers de 20 ans a en outre été suivie en continu duran