Entre 1958 et 1980, l'importance de la diffusion de la culture attelée est due à l'adoption, par les exploitations, des matériels légers (semoirs et houes surtout) utilisés avec les tractions équines et asines, mais aussi au fonctionnement d'un système d'approvisionnement (crédit, distribution, fabrication) s'appuyant sur la commercialisation de la production arachidière. Ceci explique que plus de 80% des équipements ont été placés dans le bassin arachidier; les régions de Casamance et du Sénégal Oriental ont été touchées plus tard par la traction animale. L'analyse des distributions annuelles régionales et les enquêtes sur l'utilisation actuelle mettent en évidence 8 grandes zones de culture attelée, différenciées par les types d'équipements et de traction dominants. La suspension du système d'approvisionnement (PA) en 1980, dûe aux dettes des coopératives, s'est traduite par la désorganisation complète de la filière "machinisme agricole" et donc l'arrêt des distributions aux paysans. Celles-ci n'ont pratiquement pas repris 9 ans après, ce qui montre la fragilité d'un système d'approvisionnement centralisé, rigide et unique (sans nuances) pour l'ensemble des intrants (engrais et semences compris) sur tout le pays. Heureusement, la maintenance de ces équipements est assurée, vaille que vaille, par des réseaux d'artisans qui maintiennent globalement le niveau d'utilisation de la traction animale. Les conditions favorables à l'équipement des producteurs dans le Bassin Arachidier ont mobilisé la majorité des efforts de la recherche et du développement agricoles, en particulier sur les thèmes d'intensification et d'amélioration foncière au moyen, entre autres, de la traction bovine et d'équipements appropriés subventionnés: charrues, matériels lourds (ariana et polyculteur). Les paysans n'ont pas accordé la priorité à ces thèmes dans la mise en oeuvre de leurs systèmes de production; il s'en est suivi un échec du labour et des matériels lourds et un développement limité