L'agriculture périurbaine des pays en voie de développement est décrite d'après des travaux faits à Hanoi, Ho-Chi-Minh-Ville, Vientiane, Phnom-Penh et Antananarivo, villes de taille comprises entre 600 000 et 5 millions d'habitants. Elle est définie par sa localisation géographique dans une zone où il y a concurrence entre activités agricoles et autres activités économiques. Par rapport à l'agriculture des zones rurales, elle est très diversifiée, à forte valeur ajoutée, les agriculteurs ayant souvent des revenus non agricoles. Toutes les productions agricoles de l'élevage, pisciculture, productions ornementales, maraîchères et rizicoles y sont représentées, le riz occupant la plus grande partie des superficies cultivées. Les exploitations présentent des spécificités par rapport à celles des zones rurales: plus petites, utilisation plus grande d'intrants, caractères innovants marqués, interactions permanentes avec les activités urbaines notamment relatives à l'utilisation des déchets et eaux usées, productions spécifiques. L'agriculture périurbaine remplit des fonctions d'alimentation de la population de la ville, mais aussi de sécurité civile, d'identités patrimoniale et culturelle. Mais pour assurer cette multifonctionnalité, l'agriculture périurbaine doit dépasser certaines contraintes comme: le foncier, la faible productivité de la main d'oeuvre agricole, la compétition pour l'accès à l'eau, une qualité parfois faible causée par un environnement très polluant. Une attitude assez dirigiste des autorités municipales, mais néanmoins en coordination avec les producteurs agricoles peut permettre d'assurer une certaine pérennité de cette activité appuyée par un développement de techniques propres et un effort de communication vis-à-vis de l'ensemble de la population urbaine. (Texte intégral)