Il existe une grande variabilité de la résistance des bois aux agents de dégradation chez les espèces tropicales, qu'il faut maîtriser pour augmenter leur potentiel d'utilisation, notamment en Guyane. La thèse aborde deux problématiques: comment caractériser les structures de la variabilité intra-spécifique (inter et intra-arbre) de la résistance aux champignons basidiomycètes chez des espèces durables et surtout très variables? Quel est le rôle des différentes familles chimiques d'extraits dans la durabilité naturelle en comparant des espèces botaniquement proches (Eperua falcata et Eperua grandiflora) très durable d'une part, durable et variable d'autre part. La durabilité naturelle a été étudiée au travers de différents types d'essais. Elle est peu influencée par la hauteur de prélèvement, mais elle diminue du duramen externe vers le duramen interne. Il existe une corrélation significative mais peu étroite entre la couleur du bois et sa durabilité naturelle. La résistance de l'Angélique est liée au paramètre "a*" (axe rouge-vert du système CIELAB). De même pour le Wapa courbaril, les arbres présentant les valeurs de "a*" les plus élevées sont les plus résistants. Enfin, pour ce qui concerne déterminisme chimique de la durabilité naturelle, les essais réalisés en conditions in-vivo ont montré que seuls les composés diterpénoïques issus d' Eperua falcata présentent une activité antifongique. Tandis que les composés polyphénoliques, participent activement au mécanisme de la durabilité naturelle pour les deux espèces de Wapa. Les résultats des analyses chimiques expliquent en partie les structures de variabilité observées pour la durabilité et la couleur d'Eperua grandiflora.