Le virus de la mosaïque en tirets des bananiers (Banana streak virus, BSV, famille des Pararetrovirus) est une des principales contraintes virales affectant bananiers et plantains. Des séquences pararetrovirales endogènes du BSV (EPRV-BSV) ont été mises en évidence dans le génome d'une des deux espèces principales de bananier, Musa balbisiana. Certaines de ces EPRV-BSV, dites pathogènes, sont capables de générer des particules virales infectieuses dans une plante saine lorsque celle-ci est soumise à des stress biotiques ou abiotiques, comme les croisements génétiques, les écarts de température et la culture in vitro. A une transmission horizontale classique par planococcus citri, cochenille vectrice biologique, s'ajoute une transmission verticale mise en évidence pour la première fois dans le règne végétal pour le BSV, et rapportée depuis pour d'autres membres de la famille des Pararetrovirus. Plusieurs études ont montré que le l'expression génétique est souvent corrélée au niveau de méthylation de l'ADN génomique. Une étude du rôle de la méthylation dans l'expression des EPRV-BSV au cours de croisements génétiques a donc été entreprise. Pour cela, un différentiel de méthylation a été recherché entre descendants d'un même croisement génétique exprimant ou non la maladie de la mosaïque en tirets et possédant le même type d'EPRV-BSV. La technique utilisée est basée sur une analyse au hasard de type AFLP (SD-AFLP/MSAP) faisant intervenir des enzymes sensibles ou non à la méthylation. Une paire d'enzymes de restriction et 36 paires d'amorces sélectives ont été utilisées. En moyenne, 40 fragments d'ADN ont été obtenus après coloration au nitrate d'argent pour chacun des couples d'amorces sélectives, générant un total de 1500 fragments criblés. Au plus, Treize de ces fragments sont différentiellement méthylés entre hybrides exprimant ou non le BSV. Le résultat de leur analyse moléculaire et leur implication potentielle dans l'expression de la maladie seront présentés. (Te