Organisation spatiale et stratégie d'adaptation des nomades du parc national du Banc d'Arguin à la sécheresse
Correra A., Lefeuvre J.C., Faye B.. 2008. Sécheresse, 19 (4) : p. 245-251.
Situé de part et d'autre du 20e parallèle, le parc national du Banc d'Arguin (PNBA) longe le littoral atlantique mauritanien sur 180 km et couvre une superficie de 12 000 km2, répartie de manière à peu près égale entre un domaine maritime et un domaine terrestre. Ce dernier appartient au Tasiast, secteur à vocation pastorale qui a longtemps constitué une étape importante des parcours pastoraux camelins en Mauritanie. Mais la sécheresse survenue au PNBA, comme partout dans le pays durant les décennies 1970 et 1980, a entraîné une irrégularité des parcours, une désaffection de ce territoire par une grande partie des pasteurs nomades et leurs troupeaux. La population de pasteurs inféodée au territoire du PNBA a adopté une stratégie d'adaptation aux changements climatiques basée sur la mobilité différenciée des troupeaux, l'extension de l'espace pastoral sur quatre régions voisines - superficie totale de 598 454 km2 - formant un réseau de solidarité depuis des générations, l'attribution de substituts alimentaires (blé, mil), la diversification des activités génératrices de revenus (pêche et gestion des campements touristiques), sécurisant ainsi leur présence dans un milieu de moins en moins hospitalier.
Mots-clés : pastoralisme; nomadisme; sécheresse; parc national; adaptation; comportement humain; camelidae; changement climatique; mauritanie
Article (b-revue à comité de lecture)