L'agriculture a toujours eu des fonctions autres que celle de production de denrées alimentaires consommées ou rémunérées par le marché comme, par exemple, la production d'aménités rurales et environnementales. Toutefois, au cours des dernières décennies, l'accent a été mis sur les productions matérielles alimentaires, dans un contexte marqué par la croissance démographique et par l'augmentation des besoins de centres urbains distants des zones de production. Les autres fonctions de l'agriculture ont ainsi été occultées, ce qui a freiné les réflexions sur la façon dont elles peuvent être promues, reconnues et/ou rémunérées. Les évolutions des modes de régulation des marchés agricoles et la prégnance croissante des inquiétudes sociétales et des questions environnementales, énergétiques ou encore d'emploi, traduites en termes de développement durable, conduisent dorénavant à interroger ce que la société, dans ses différentes composantes, attend du secteur agricole. L'identification de problèmes liés à un mode de développement exclusivement centré sur les produits et les rendements et générant externalités négatives et nuisances (voir chapitre 7) amène aussi à mieux caractériser les fonctions multiples de ce secteur et à réfléchir sur les bénéfices non marchands qu'il est possible de tirer de la mise en production. Il apparaît néanmoins difficile d'être exhaustif en la matière, tant les dimensions qu'il serait possible de prendre en compte sont multiples. Bien sûr, la commission internationale récemment chargée de réfléchir en France à la mesure des performances économiques et du progrès social' a insisté sur la nécessité de considérer l'ensemble des fonctions marchandes et non marchandes des activités économiques et sociales. Il n'en demeure pas moins que l'évaluation complète des bénéfices sociaux liés aux productions marchandes et non marchandes de l'agriculture apparaît comme un exercice délicat, y compris en termes de calcul économique. Avant d'apprécier, en fin d