Les clones de cacaoyer peuvent être multipliés suivant différentes méthodes : le bouturage, le greffage, et les méthodes in vitro comme l'embryogenèse somatique. Il a déjà été montré que l'expression phénotypique du matériel végétal peut dépendre du mode de propagation, en particulier, les clones multipliés par greffage sont souvent plus vigoureux que les mêmes clones diffusés par boutures en raison d'un meilleur enracinement. Concernant la sélection des clones, nous avons cherché à répondre à une autre question: le classement des clones varie t'il en fonction du mode de propagation ? C'est-à-dire, existe-t-il une interaction " clone x mode de propagation " pour les différents caractères agronomiques pris en compte ? Pour répondre à cette question un essai a été conduit en Equateur. Dans cet essai, 12 clones sont comparés ainsi que 5 modes de propagation. Les 5 modes de propagation sont : le bouturage, le greffage sur des porte-greffes de faible vigueur, le greffage sur des porte-greffes de haute vigueur, l'embryogenèse somatique, et des descendances libres sous forme de graines. Un dispositif en split-plot a été adopté avec le " mode de propagation " en facteur principal et le " clone " en facteur secondaire. Les analyses effectuées sur des caractères de vigueur, de production, et de comportement vis-à-vis des maladies indiquent un fort effet du mode de propagation. Des interactions " clone x mode de propagation " sont également détectées pour plusieurs caractères, ce qui indique que le classement des clones peut varier en fonction du mode de propagation. Ces résultats posent de nombreuses questions, en particulier: quel est le mode de propagation qui permet la meilleure expression phénotypique des clones ? En conclusion à ces premiers résultats, il est indispensable d'utiliser un mode de propagation identique pour l'expérimentation et pour l'utilisation ultérieur des clones.