Il est difficile de déterminer spécifiquement la part des échanges commerciaux dans l'extension observée de certaines maladies, car de multiples facteurs liés à la transformation des habitats et des interfaces entre les vecteurs et les hôtes sont à considérer. De fait, si les opportunités d'introduction de pathogènes par des animaux infectés, par des produits d'origine animale ou par des arthropodes vecteurs sont probablement fréquentes, l'installation d'un système vectoriel dans une zone vierge reste exceptionnelle. Sur la base d'exemples avérés, les spécificités écologiques et épidémiologiques de quelques maladies vectorielles dont l'extension a été ou pourrait être modifiée par les échanges commerciaux sont revues ici. Sont également plus finement analysés les risques liés à certains flux commerciaux de bétail, et les risques associés à des extensions récentes de populations vectorielles. Finalement, l'enjeu de la surveillance et de la régulation sanitaire des échanges est rappelé, en insistant sur la nécessité de mieux appréhender les populations vectorielles et de se préparer aux défis de situations parfois très imprévisibles qui nécessitent une grande réactivité, y compris dans les aspects réglementaires.