Politiques publiques : moteur de changement en élevage dans les Montagnes du Qilian, et le Plateau Tibétain, Chine
Bonaudo T., Ding M.L., Long R.J., Tourrand J.F.. 2012. In : 6èmes Journées de recherches en sciences sociales SFER-INRA-CIRAD. Paris : SFER, 16 p.. Journées de recherches en sciences sociales. 6, 2012-12-13/2012-12-14, Toulouse (France).
Les Monts Qilian se situent dans la frange nord-est du Plateau tibétain, bordant la Route de la Soie. Ils s'élèvent à 5-6000 mètres d'altitude avec des alpages entre 1500 et 4000m. Ils sont peuplés d'éleveurs tibétains, yugur et mongols, - ethnies minoritaires à l'échelle de la Chine, mais localement majoritaires, aux cotés d'agriculteurs et d'urbains à dominante d'origine han. La collectivisation des terres instaurée par la Révolution Culturelle dans les années 60, puis leur privatisation progressive à partir des années 80 s'appuient sur un ensemble de politiques publiques auxquelles le monde rural, en particulier les éleveurs des hautes terres, n'ont pu y déroger. A partir d'une série d'interviews et d'ateliers auprès d'acteurs de l'élevage, les auteurs montrent comment les politiques publiques continuent d'être pour ces acteurs des facteurs majeurs de changement. L'augmentation de la productivité des troupeaux et la protection des écosystèmes naturels que constituent les différents alpages apparaissent comme les deux objectifs majeurs de ces politiques. Elles s'appuient d'une part sur le contrôle de la charge animale des parcours en vue de freiner leur dégradation, et d'autre part, sur des mécanismes de subventions pour l'acquisition d'équipements tels que les clôtures pour une meilleure gestion du pâturage et la construction d'infrastructures comme des bergeries et des étables pour améliorer le confort et réduire la mortalité par le froid tout au long de la période hivernale, en particulier pendant les nuits. Les auteurs décrivent quelques unes des stratégies d'adaptation des éleveurs aux nouvelles donnes successives imposées par la gouvernance du national au local, notamment celles permettant de tirer au mieux partie des subventions en se regroupant pour former des unités de production plus grandes et donc mieux subventionnées. Ils notent également une réelle flexibilité dans l'application des mécanismes, ainsi que quelques faiblesses du système.
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