Adaptation de l'agriculture sahélienne aux changements climatiques : une approche par la modélisation stochastique
Diarra A., Barbier B., Yacouba H.. 2013. Sécheresse, 24 (1) : p. 57-63.
L'objectif de cet article est d'étudier la réponse de l'agriculteur sahélien aux sécheresses de plus en plus récurrentes prévues par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), d'évaluer les pertes qu'elles occasionnent et, enfin, de s'interroger sur les façons de remédier, au moins partiellement, à leurs effets négatifs. Nous avons montré, à partir d'un modèle stochastique, que l'impact d'une augmentation de la fréquence de mauvaises années de production reste très coûteux pour l'agriculteur sahélien. Lorsque le risque de mauvaises années est multipliée par 3,5, l'agriculteur voit sa richesse baisser de 34 % par rapport à sa richesse initiale, et ce malgré une réorganisation des systèmes de cultures vers des spéculations plus résistantes à la sécheresse. Nous avons ensuite montrée que le paysan est prêt à payer 21 % de sa richesse, soit 44 862 francs CFA par an, pour éviter toute forme de risque dans l'exercice de son activité agricole. Il est donc disposé à contribuer au financement de technologie comme l'irrigation pour garantir un certain niveau de revenu. Enfin, nous avons montré qu'une information sur le risque de mauvaise année, transmise de façon précoce aux agriculteurs permet de limiter de manière significative leur perte de richesse et de réduire les aides alimentaires.
Mots-clés : changement climatique; agriculture; modèle mathématique; analyse du risque; analyse économique; adaptation; sécheresse; agriculteur; niveau de vie; adaptation aux changements climatiques; burkina faso; sahel
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Article (b-revue à comité de lecture)
Agents Cirad, auteurs de cette publication :
- Barbier Bruno — Es / UMR G-EAU