Cet article s'intéresse à la problématique du convoyage à pied des bovins qui sont acheminés des pays sahéliens vers les pays côtiers, sur de longues distances. Face à des conditions de mobilité de plus en plus contraignantes au fur et à mesure de la descente vers le sud, ce mode traditionnel d'envoi de la viande bovine vers la Côte est remis en question par les politiques qui lui opposent la rapidité du transport par camion des animaux vivants et, depuis quelques années, l'intérêt de revenir même à l'acheminement de viande par camions réfrigérés. Pourtant, en dépit des multiples entraves dont il doit s'accommoder, le convoyage à pied reste une pratique dynamique, parce que très ef ficace sur les plans zootechnique et économique. Privilégiant des lots d'animaux encore jeunes, ce type de convoyage leur permet en effet de compléter leur croissance et d'engraisser en chemin. Comme alternative, les capacités de transport par la route restent limitées par l'état des infrastructures et la disponibilité réduite de camions. Il en résulte des coûts de transport élevés qui doivent aussi intégrer des frais additionnels liés aux tracasseries routières. L'attention portée à l'avenir par les institutions nationales et sous-régionales à la problématique du convoyage à pied du bétail entre le Sahel et la Côte sera donc déterminante pour l'avenir de la compétitivité de la filière viande sahélienne dans un contexte de forte hausse de la demande urbaine, de faiblesse du pouvoir d'achat des consommateurs et de concurrence des autres sources de protéines animales (poisson, poulet, viande rouge importée).