Dès lors que des preuves du changement global s'accumulent, les scientifiques se doivent de détecter les changements de distribution de vecteurs, de réservoirs et de pathogènes causés par des modifications anthropogéniques ou environnementales. Alors que des modèles de distribution statistiques ou mathématiques, commencent à émerger pour les tiques dures (ixodidés), aucune prédiction n'est disponible pour les tiques molles (argasidés). Ces organismes restent inconnus et sous-estimés ; ils diffèrent des tiques dures par leurs propriétés structurales, biologiques et écologiques, qui compliquent la simple adaptation de modèles initialement développés pour les tiques dures. Toutefois, l'étude des données bibliographiques concernant ces tiques suggère qu'il est possible de prédire leur distribution basée sur le concept de niche naturelle en fonction de variables environnementales essentiellement climatiques. Il est alors nécessaire de choisir correctement l'échelle d'étude et de considérer leurs spécificités incluant leur statut nidicole, leur opportunisme pour les hôtes et la faible durée de gorgement sur hôte, ainsi que la flexibilité du cycle de développement par l'entrée en diapause.