Les institutions et structures en charge des questions de sécurité alimentaire au Sahel utilisent une diversité de systèmes d'information et d'alerte précoce. Toutefois les indicateurs utilisés pour caractériser la vulnérabilité des ménages pastoraux manquent d'efficacité en raison des méthodes et dispositifs élaborés plutôt pour les systèmes de cultures et ne prennent pas bien en compte la mobilité caractéristique des systèmes d'élevage pastoral au Sahel. Pourtant, le suivi de la pluviométrie et de la biomasse permet de caractériser l'évolution des ressources fourragères et hydriques et d'anticiper une situation difficile pour des populations dont l'activité économique d'élevage reste profondément tributaire des ressources naturelles. Aussi, des programmes régionaux tels que l'AMESD (African Monitoring of Environment for a Sustainable Development) piloté par l'AGRHYMET tentent de donner des indications précoces sur l'évolution de la végétation et des eaux de surfaces. A l'image des indicateurs biophysiques, cette étude propose une méthode permettant d'anticiper l'occurrence des crises alimentaires au Sahel en se basant sur les prix de marchés qui sont les principaux paramètres des termes de l'échange en milieu pastoral. Notre analyse va se fonder sur l'économétrie des séries temporelles des prix des biens constitutifs des termes de l'échange dans la zone pastorale Kidal-Gao du Mali qui, en mars 2010, a connu une grave crise alimentaire et nutritionnelle.