Dans un contexte de croissance des volumes de production indonésiens et malaisiens et de fléchissement de la demande, les cours de l'huile de palme ont été en repli en 2014 de 16% sur l'année précédente. La baisse aurait pu être plus marquée encore, sans les inondations qui au dernier trimestre ont affecté les rendements de la péninsule. Quoiqu'elle reste la première huile végétale échangée dans le monde à près de 44 millions de tonnes (Mt) (soit deux fois plus que la somme de toutes ses concurrentes), l'huile de palme est vendue sur un marché dont les fondamentaux ne se limitent pas à l'offre et à la demande de cette huile, et sont conjoints à d'autres matières premières : les graines d'oléagineux et les tourteaux, qui déterminent les volumes d'huiles tempérées (soja, colza, tournesol) concurrentes disponibles sur le marché, et le baril de pétrole, dont les cours déterminent la rentabilité de la production de biodiesel à partir d'huile de palme. Sur ces deux marchés connexes, les signaux sont au rouge depuis plus de dix mois : l'offre oléagineuse est (sur)abondante et les cours du Brent trop bas pour soutenir la demande non alimentaire de l'huile de palme.