Dans un contexte économique des plus incertains, marqué par le ralentissement de l'économie chinoise et la reprise fragile de la croissance dans la zone euro, les marchés des produits tropicaux ont tâtonné à la recherche d'une orientation stable qui, dans les derniers mois de l'année 2015, s'est finalement établie à la baisse. L'arabica est en repli de 24 % de décembre à décembre, le robusta perd 20 %, tout comme le caoutchouc naturel. L'huile de palme cède 18 %. Seul le cacao résiste. Sur le marché de l'or brun, des instruments de politique publique que l'on croyait rangés dans les placards de l'histoire sont remis au goût du jour. Depuis 2012, la Côte d'Ivoire stabilise les prix aux producteurs; en 2015, l'administration Ouattara a augmenté le prix garanti de 20 %, à 1 000 FCF A. Il y a du calcul électoral dans cette hausse, indubitablement. Mais on peut y voir aussi un symptôme de la période : faute d'avoir trouvé une recette magique au développement, les certitudes s'estompent, l'humilité gagne un peu. Tout mérite d'être essayé, adapté, révisé, au sein des filières, l'ancien et le nouveau, sous la seule réserve de conserver des politiques macro-économiques rassurant les investisseurs.