Agriculture sur brûlis de jachères à acacias : est-ce durable sur les sables du plateau Batéké, en République Démocratique du Congo ?
Peltier R., Bisiaux F., Dubiez E., Marien J.N., Freycon V.. 2017. In : Roose Eric (ed.). Restauration de la productivité des sols tropicaux et méditerranéens : contribution à l'agroécologie. Marseille : IRD Éditions, p. 127-139.
Au Congo Kinshasa, le bois est la principale source d'énergie: or il y a très peu de forêts autour de la capitale. À partir de 1994, la plantation d'Acacia auriculiformis de 8 000 ha du projet Mampu a été divisée en lots de 25 ha attribués à 320 familles d'agriculteurs qui doivent gérer leur plantation suivant le modèle traditionnel de culture par abattis-brûlis. Au niveau du massif, la production est d'environ 10 000 t/an de charbon de bois, 10 000 t/an de manioc et 1 200 t/an de mais. Le projet peut donc être considéré comme un succès au niveau de la production et de la création d'emplois ruraux. Cependant, la durabilité de ce système est incertaine. En effet, l'alternance entre plantation d'acacias et cultures permet un enrichissement du sol en matière organique, une amélioration de la CEC, mais engendre une acidification. Seul le brûlis des branchages et de la litière, après récolte du bois et carbonisation, permet de remonter le pH des horizons superficiels pendant les deux ans de culture. Un épandage sur les parcelles des particules de charbon trop fines pour être commercialisables et un apport de phosphates calciques devraient être testés pour vérifier l'amélioration de la durabilité du système. Enfin, d'autres modèles de systèmes agroforestiers méritent d'être testés sur d'autres sols en gérant la "biodiversité utile" du recrû naturel d'espèces locales à usages multiples.
Mots-clés : culture itinérante; jachère; acacia auriculiformis; fertilité du sol; sol sableux; agroforesterie; agriculture durable; pratique culturale; production forestière; république démocratique du congo; agriculture sur brûlis
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