Les marchés des produits tropicaux se sont repris en 2016, mettant un terme à l'érosion des trois dernières années, à l'exception notoire du cacao qui, dans une évolution inverse à celle des autres denrées tropicales, voit son prix s'effondrer après plusieurs années de prospérité. Les marchés semblent avoir perdu leur boussole. Les déterminants de la marche des cours, que l'on croyait acquis, sont remis en cause, contestés par le marché lui-même. C'est vrai du rapprochement des cours de l'énergie avec les prix des autres matières premières: il ne se vérifie plus. C'est vrai de l'appétit des puissances émergentes, qui montre quelques signes de saturation. C'est vrai enfin de la volonté de régulation des États, que l'on croyait révolue: l'expérience ivoirienne de fixation des prix dans la filière cacao montre qu'il n'en est rien, au risque d'une répétition des erreurs du passé.