Les prix de l'huile de palme sont repartis à la hausse en 2016, après avoir atteint en novembre 2015 leur point le plus bas depuis la dégringolade de l'automne 2008. Portés par les subventions indonésiennes pour le biodiesel et les premiers contrecoups d'El Nino, les cours à Rotterdam de l'huile de palme raffinée en valeur cf ont commencé l'année un peu en dessous de$ 600/t pour terminer à$ 788/t en décembre. La hausse moyenne sur l'année est de 12,5%, supérieure aux variations que l'on a pu observer sur le marché des huiles concurrentes telles que l'huile de soja (+ 7%), l'huile de colza (+ 6%) et l'huile de tournesol (stationnaire). Bon marché, l'huile de palme reste l'huile végétale privilégiée par les importateurs - 45 millions de tonnes ! soit plus de quatre fois les volumes d'huile de soja importés - et celle vers laquelle ils se tournent en cas de reprise de l'activité. La reprise cependant reste fragile. Le coût du programme indonésien d'intégration d'huile de palme dans le biodiesel est prohibitif lorsque les cours du pétrole sont bas, et la demande mondiale de corps gras montre des signes de saturation. Si on exclut l'Indonésie - et sa consommation intérieure artificiellement portée par les subventions au biodiesel -, la région Asie qui est le premier marché d'importation de l'huile de palme a vu sa consommation stagner, fait sans précédent, quand elle nous avait habitués à des taux de croissance annuels situés entre 2% et 7% tout au long des quinze dernières années.