Durabilité de la culture cotonnière selon l'utilisation des insecticides : cas du Togo de 1991-2010
Djagni K., Fok M.. 2019. In : Soumaré Mamy (ed.), Havard Michel (ed.). Les zones cotonnières africaines : Dynamiques et durabilité. Actes du colloque de Bamako. Bamako : Edis, p. 319-333. Colloque international sur la dynamique et la durabilité des zones cotonnières africaines, 2017-11-21/2017-11-24, Bamako (Mali).
Dans la perception des profanes, le coton est encore associé à la culture consommant le plus d'insecticides néfastes pour la santé et l'environnement. Une telle mauvaise image n'est plus méritée selon une étude internationale, mais les pays producteurs ont peu analysé et informé sur l'évolution de l'utilisation d'insecticides. Cette communication comble la lacune dans le cas du Togo. L'étude est basée sur la reconstitution des séries de données des surfaces emblavées et d'insecticides distribués aux producteurs de coton du Togo, de 1990 à 2010. Les données sur les insecticides concernent les volumes distribués ainsi que leurs compositions en matières actives, permettant ainsi de déduire la consommation de matières actives par hectare. Par ailleurs, les charges toxicologiques vis-à -vis de divers éléments de la faune ont été calculées à partir des indices d'écotoxicité établis par la FAO pour chaque matière active. La consommation de matières actives insecticides au Togo a chuté régulièrement jusqu'à un litre/hectare, du même niveau que l'Australie qui recourt par ailleurs aux variétés génétiquement modifiées. La charge toxicologique, pesant sur l'homme mais aussi sur divers éléments de la faune comme les abeilles ou les daphnés des cours d'eau, a diminué quoique de manière moins régulière. Cette évolution est la conséquence d'une protection limitée depuis trois décennies à moins de six traitements et de l'adoption de nouvelles générations de molécules insecticides. Au Togo, l'utilisation des insecticides dans la culture cotonnière a évolué dans une direction plus compatible avec le souci de la santé humaine et de la préservation de l'environnement, mais cette évolution est extrapolable à tous les pays cotonniers de l'Afrique francophone. Il convient de poursuivre l'évolution engagée dans les décisions relatives aux insecticides à commander, en s'inspirant des indicateurs utilisés dans cette étude.
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