En périphérie de Bamako, intégrer les circuits marchands à destination de la ville fait partie des opportunités que saisissent les ménages ruraux pour augmenter leurs revenus. Ces circuits s'organisent de plus en plus autour de lieux d'échange appelés " foires " dont les règles de fonctionnement visent à faciliter et sécuriser les échanges entre producteurs et commerçants. Ces points de concentration de l'offre et de la demande sont propices à la réduction des incertitudes inhérentes aux aléas climatiques sahéliens, au manque d'information et à la versatilité des filières. Cependant, les échanges s'effectuant majoritairement dans le secteur informel, le cadre organisationnel proposé par les foires est peu structurant et peu contraignant. Les stratégies développées par les producteurs en lien avec le marché urbain jouent sur une double aspiration : intégrer d'une part le cadre assez sécurisé offert par les foires et préserver d'autre part leur liberté de manoeuvre en dehors de la foire.