Les marchés de produits tropicaux ont connu des destins contrastés en 2018, dans un contexte d'incertitudes créées par les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, mais aussi l'Europe et l'Asie du Sud-Est. Ces tensions, qui pour certaines risquent de tourner au différend commercial, modifient la géographie des échanges, et encouragent les paris de court terme. Elles ouvrent là des opportunités au coton africain. Elles réduisent ici les perspectives d'exportation comme dans le cas de l'huile de palme indonésienne promise à interdiction dans les mélanges de biodiesel européen. L'instabilité prédomine, et l'horizon des anticipations se réduit. L'espoir demeure toutefois, après trois ans de chaos et de confusion diplomatiques, que 2019 apportera un peu de stabilité, notamment grâce aux clarifications apportées par l'accord sur le Brexit et la remise à plat des relations commerciales entre les États-Unis, l'Europe et la Chine. Cette stabilité politique serait d'autant plus bienvenue qu'El Nino, dont on guette les prémisses, pourrait mettre de l'animation sur les marchés. Les désordres naturels sont bien suffisants pour que les opérateurs s'embarrassent de tous ces chocs diplomatiques qui relèvent d'une météorologie des humeurs - sans plus qu'aucune institution ne semble en mesure aujourd'hui d'en contenir les effets.