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Huile de palme

Voituriez T.. 2019. In : Chalmin Philippe (ed.), Jégourel Yves (ed.). Cyclope 2019 : les marchés mondiaux. "Les illusions perdues". Paris : Economica, p. 413-417.

Le marché de l'huile de palme a été en repli marqué en 2018, dans un contexte de guerre diplomatique et de tensions protectionnistes désormais bien installées entre l'Union européenne et l'Inde d'un côté, l'Indonésie et la Malaisie de l'autre. Sans événement climatique majeur (on guette le prochain phénomène El Nino), la production poursuit sa croissance, tirée par la hausse des surfaces matures en Indonésie. En face, côté demande, la situation se complique tous les ans un peu plus : la réputation d'une huile " mauvaise " pour l'environnement et la santé semble bien installée en Europe, ce qui conduit les exportateurs indonésiens à chercher des débouchés dans les pays émergents, plus proches, ou sur le marché intérieur, par l'incorporation obligatoire d'une proportion croissante d'huile de palme dans les biocarburants de l'archipel. L'Indonésie, et la Malaisie dans une moindre mesure, car son économie est plus diversifiée, n'ont pas de plan B à la production et l'exportation massives d'huile de palme : les cultures alternatives comme l'hévéa ont un rendement économique plus faible et chaque décennie confirme, après l'autre, que l'huile de palme est l'huile la meilleure marché du monde. Alors, pourquoi se priver de la produire? Au-delà des controverses sur ses effets environnementaux et sanitaires, relativement à d'autres produits agricoles, l'huile de palme pose aujourd'hui à son premier exportateur une question difficile qui est celle de sa stratégie de développement et d'industrialisation. Démontrer que l'huile de palme peut être durable ne suffira pas à y répondre : comme dans ces casinos où la difficulté pour un joueur chanceux est de quitter la table avant d'être ruiné, l'Indonésie se trouve confrontée à des choix industriels que des revenus conséquents lui suggèrent trompeusement d'ignorer. L'huile de palme reste en effet très largement profitable, quoique ses cours aient perdu près de $ 170 sur l'année. Elle clôt l'année 2018 à$ 535 la tonne d'huile raffinée

Mots-clés : elaeis guineensis; huile de palme; marché; production; commerce intérieur; commerce international; europe; inde; indonésie; malaisie

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